Liberté pour Ebru Firat, ne l’oublions pas !
Philippe Marlière, politiste (Londres), militant antiraciste et antisexiste.
Article mis en ligne le 15 janvier 2017

par Stella

Le collectif libertepourebrufirat ainsi que l’Université Populaire de Toulouse, vont poursuivre et surtout amplifier le soutien à EBRU FIRAT. Piégée dans la Turquie d’Erdogan , en novembre 2016 elle a été condamnée à cinq ans de prison. La situation en Turquie, l’évolution du régime, nous inquiète au plus haut point.
Le grand danger qui guette Ebru est l’oubli. Pour vaincre cet oubli il nous revient d’imposer la présence de EBRU dans le quotidien, dans le quotidien de chacun et chacune.
Nous proposons dans un premier temps que des personnalités du monde syndical, associatif, politique, universitaire de la culture…rédigent des billets quotidiens de soutien, demandant la libération de EBRU ; que ces billets soient publiés dans les réseaux sociaux, dans les journaux syndicaux, dans les bulletins politiques, dans les revues de spectacles.....
En faisant vivre la lutte de EBRU sa résistance dans les geôles turques nous pourrons briser le mur de silence, et l’oubli qui s’instille doucement dans nos préoccupations de tous les jours.
Voici le petit billet de Philippe Marlière , politiste (Londres), militant antiraciste et antisexiste.
Laisser passer les petits billets !

Chère Ebru,
En m’adressant à toi, je m’adresse au monde entier et je lui dis l’ignominieuse injustice dont tu es la victime. Tu es en prison dans la Turquie d’Erdogan, condamnée à cinq années de privation de liberté pour avoir pris part à des combats contre Daesh au Rojava, dans le Kurdistan syrien.
Car tu es Kurde, et tu as fait le choix courageux et admirable de te battre pour la démocratie et pour l’égalité entre les hommes et les femmes contre les fascismes militaire, impérialiste et religieux de la région.
Tu es une jeune Toulousaine de 25 ans, une Kurde engagée auprès de tes sœurs et de tes frères, et c’est bien cela le problème pour Erdogan. L’autocratique dirigeant de la Turquie est contre ton combat pour l’égalité des sexes et contre la démocratie aussi. Il est aussi contre la liberté du peuple kurde, pourchassé depuis si longtemps par les divers gouvernements d’Ankara.
Je veux te dire que nous parlons de toi, en France et ailleurs, que nous nous mobilisons, chacun à sa modeste échelle. Mais ensemble, nous espérons pouvoir faire évoluer la situation dans un sens favorable. Le gouvernement français doit intervenir également pour ta libération de prison dans les plus brefs délais. Nous nous relaierons toutes et tous jusqu’à ce que nous parvenions à te tirer des geôles d’Erdogan.
Je relevais récemment les propos d’une combattante kurde dans la région de Raqa (nord de la Syrie, non loin de Kobané) : « Ils ont peur de nos voix. Ils ont peur qu’on les tue. Ils veulent que la femme soit toujours l’esclave de l’homme ». « Ils », c’est Daesh, mais aussi Erdogan et tous ceux qui pensent et agissent comme eux.
Du courage, tu en as Ebru, de la ténacité aussi. Alors tiens bon. Nous allons parler de toi, faire beaucoup de bruit pour te sortir de là.
Philippe Marlière, politiste (Londres), militant antiraciste et antisexiste.