Les violences policières de ces derniers jours à l’encontre de lycéens coïncident avec des révélations concernant la mort de Rémi Fraisse (voir documents). Il y a une fable toujours racontée qui dit que tout gouvernement redoute la jeunesse dans la rue. Il est vrai que celle-ci a souvent joué un rôle déterminant dans bon nombre de mobilisations, mais cette fable mérite d’être revisitée. Deux jeunes sont morts ces dernières années, l’un sous les coups de fascistes, l’autre tué par la grenade d’un gendarme. Les mobilisations qui ont suivi pour Clément Méric et Rémi Fraysse étaient très en deçà, minoritaires et très clivées. Cela signifie pour l’essentiel que la jeunesse de ce pays scandalisée, choquée sans aucun doute, ne s’est pas pour autant levée, ne s’est pas identifiée aux combats de Clément et Rémi. Cette sorte d’indifférence à la mort de jeunes, affaibli considérablement l’idée que la jeunesse dans la rue est un danger pour tout gouvernement. On est devant une sorte de permis d’aller plus loin dans la répression, les images de la répression devant le lycée Bergson, montre le geste gratuit d’un policier qui se sait pratiquement intouchable, défendu quoi qu’il arrive. Diverses études (DARES) ont montré parmi les CRS et les Gardes mobiles une forte progression du vote FN. Il y a donc une autonomisation idéologique des différents corps de police par rapport à l’état et aux missions qui lui sont
assignées.La police française, comme son homologue américaine cultive la violence et le racisme, envers la jeunesse en général, la "retenue" imposée par l’état dans les manifestations ne fonctionne plus. C’est inquiétant, car on peut se poser la question de savoir si c’est le gouvernement qui ne redoute plus un accident grave ou alors si ce sont les corps de police qui réellement sont gangrénés par les idées du FN.
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