Conférence-débat : " Qui fait la ville aujourd’hui ? "
Article mis en ligne le 15 octobre 2019
dernière modification le 16 octobre 2019

par Universite Populaire Toulouse

Entre globalisation et résistances populaires

En partenariat avec les Amis du Monde Diplomatique, la librairie Terra Nova et la revure Gibraltar, l’Université Populaire de Toulouse invite Hacène Belmessous le jeudi 7 novembre à 20H30, salle du Sénéchal, rue de Rémusat, Toulouse.

Hacène Belmessous, chercheur indépendant, est l’auteur de plusieurs ouvrages : Les laboratoires de la haine. Enquête sur la face cachée du frontisme municipal ; Le Grand Paris du séparatisme social ; Sur la corde raide. Le feu de la révolte couve toujours en banlieue ; Opération banlieues. Comment l’Etat français prépare la guerre urbaine dans les cités françaises...

Pour qui fait-on la ville aujourd’hui ? Pour Hacène Belmessous, à l’heure des partenariats public-privé, du désengagement de l’État dans la vie de la Cité et d’une orientation managériale des affaires politiques du pays, ce qu’on observe est inquiétant. Partout, les villes sont fracturées : selon des critères économiques, selon des orientations idéologiques etc... C’est ici une ville qui se privatise et là se disjoint ; qui ici s’embourgeoise et là périclite ; se touristise ici mais là se meurt.

Dans cette nouvelle configuration territoriale, trois pôles urbains se constituent : les centres historiques des métropoles habités par les catégories sociales supérieures ; les quartiers régulés par les activités économiques, que la langue néolibérale appelle « pôles de compétitivité » ; et les territoires de la relégation, enfin, qui abritent l’underclass. Quant aux villes françaises les plus riches (Paris et Lyon principalement, mais ce processus se poursuivra à moyen terme à Lille, Nantes, Toulouse ou Bordeaux), elles sont quasiment aux mains de trois acteurs qui en organisent désormais l’espace public : les promoteurs immobiliers, les banquiers et les investisseurs économiques.
Dans ce contexte de régression démocratique, que reste-t-il de la ville publique ? Elle est de moins en moins cet endroit singulier auquel se raccorde l’espace public, ce lieu du politique, en écho à la définition que lui a donné le philosophe allemand Jürgen Habermas.