Les Gilets Jaunes, des cadrages médiatiques aux paroles citoyennes
Article mis en ligne le 30 novembre 2018

par Marsanay

Les gilets jaunes, une mobilisation née en ligne d’abord sous les traits d’une pétition forte de presque un million de signatures depuis son lancement par Priscillia Ludosky1 au mois de mai dernier. Viennent ensuite les groupes Facebook, puis les blocages des manifestants munis d’un équipement de protection individuelle (EPI)2 destiné à améliorer la visibilité d’une personne en situation dangereuse, colorant plus de 2 500 lieux de contestation en France le 17 novembre et les jours suivants. Ce mouvement inédit recouvre une complexité sociale inaperçue ou écrasée par les cadrages médiatiques ou par les commentaires partiels des observateurs. La dimension rhizomatique du mouvement, son inorganisation apparente, l’absence (ou la multiplicité) de portes parole, la convergence progressive des revendications, autant de postures, d’acteurs, d’arènes qui ont pour point commun l’effet de sidération et la rupture d’intelligibilité pour les commentateurs de la vie publique. Le résultat c’est une multitude de discours produits sur les gilets jaunes qui ne sont basées que sur des opinions non étayées empiriquement, des postures idéologiques ou des fantasmes.

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