Critique du Numérique

Depuis une dizaine d’années, nous observons la montée en puissance des technologies numériques en réseau qui peuplent notre quotidien : sociabilité ordinaire, travail, divertissement, éducation, santé, culture... L’ensemble de nos activités impliquant une action communicationnelle – c’est à dire la quasi-totalité de notre vie sociale – est peu à peu colonisé par des dispositifs numériques. Appareils, réseaux, services en ligne deviennent les adjuvants utiles mais aussi envahissants de notre vie personnelle et professionnelle ainsi que de notre expression publique. Ces technologies contribuent à élargir notre horizon culturel et informationnel, à tisser des nouveaux liens sociaux et à développer des usages et pratiques inédites qui, du printemps arabe à la Nuit Debout, participent à l’émancipation individuelle et collective. Mais, dans le même temps, ce processus a lieu dans une économie globalisée et dérégulée qui favorise la concentration extrême de ressources et dans un contexte géopolitique caractérisé par la surveillance généralisée, la propagande et la manipulation de l’opinion. On est donc loin de l’idéal tant encensé par le passé d’un média par essence démocratique, participatif et décentralisé. Au contraire : au cours des dernières années, l’internet est devenu un champ de compétition acharnée entre entreprises multinationales, institutions politiques et groupes sociaux pour la distribution du pouvoir sur les canaux de communication numériques.
Le cycle Critique du numérique inauguré dans le cadre de l’Université Populaire de Toulouse, en partenariat avec ComUniTIC ( comunitic.org ) a pour ambition de rendre compte des débats actuels autour des enjeux économiques, politiques et sociaux de l’internet à travers une programmation pluridisciplinaire et éclectique, multipliant les perspectives critiques.