Aprés-midi débat : " Appel à résister "
Article mis en ligne le 26 mai 2016
dernière modification le 12 juin 2016

par Universite Populaire Toulouse

Face à l’hydre hégémonique d’un pouvoir qui prétend qu’il n’y a pas d’autre alternative que lui-même, Participez à une après-midi débat Philosophique et poétique avec des écrits de Gramsci et Pasolini le Samedi 18 juin 2016 de 14h à 19h, Salle de projection de l’ESAV (56 rue du Taur, face à la cave Poésie).

A l’initiative d’Espaces Marx, de l’ ESAV et de l’Université Populaire de Toulouse.

14h : Le philo-sociologue Hugo Touzet nous parlera du concept d’hégémonie chez Gramsci et comment ce dernier articulait les rapports dialectiques entre un :

  • Etat-gouvernement qui prolonge la société politique et un
  • Etat intégral qui résulte de l’unité entre celle-ci et la société civile

14h45 : discussion
15h45 : pause
16h – 19h : l’universitaire (Université de Bordeaux) et critique d’art Xavier Daverat nous commentera des extraits de films de Pasolini et des étudiants du département théâtre du Conservatoire à Rayonnement régional de Toulouse nous liront des poèmes et d’autres textes de Pasolini.

Dans ses Cahiers de prison (1926-1934), Gramsci montre que si les bolcheviks ont pu prendre le pouvoir en 1917, c’est parce que l’Etat tzariste concentrait l’essentiel des pouvoirs alors qu’en Occident, il faut que les opprimés réalisent d’abord leur hégémonie culturelle pour espérer vouloir changer le cours des choses. Son concept de révolution passive servira à analyser l’ambivalence de la formation des Etat-nations (fascisme en Italie et césarisme en Amérique Latine). Ses Cahiers de prison auront une influence déterminante dans les postcolonial studies (Edward Saïd) ainsi que les subaltern studies (Eric Hobsbawn, Kevin B. Anderson dans son Marx aux antipodes).

Pasolini est une légende vivante après son assassinat sur une plage d’Ostie : en savait-il trop sur la corruption qu’il projetait de dénoncer ? Homosexuel et communiste critique (mais tous les communistes ne sont-ils pas culturellement critiques ?), sa renommée tient à ses poèmes, ses films et sa dénonciation d’un fascisme quotidien et ordinaire : celui des télévisions qui formatent les esprits, celui qui gave des ventres même pas affamés et celui de la publicité qui suscite toutes les convoitises possibles ; en nous « offrant » de quoi nous vautrer dans des consommations excessives qui génèrent frustrations chez ceux qui n’ont pas les moyens de se les « offrir ».