Conférence-débat : " Travail, valeur et salaire "
Article mis en ligne le 5 mars 2017
dernière modification le 15 mars 2017

par Universite Populaire Toulouse

Les comités toulousains de l’Université Populaire, d’Espaces-Marx, du Réseau Salariat, de la Fondation Copernic, d’ATTAC et des Amis du Monde Diplomatique invitent les économistes J.-M. Harribey et B. Friot le mardi 28 mars à 20H30 à la Bourse du Travail, place Saint Sernin, Toulouse.

J.-M. Harribey, ex-MdC à l’Université de Bordeaux-IV, ex-coprésident du CS d’ATTAC puis des économistes atterrés, est auteur de La richesse, la valeur et l’inestimable (2013), Les lumières d’Adam Smith : la philosophie et l’économie en scène (2016), Par ici la sortie : cette crise qui n’en finit pas (2017).

Pour Jean-Marie Harribey, le travail est le seul créateur social de valeur économique, laquelle ne peut être validée socialement que par l’échange monétaire, qu’il soit marchand ou non. Si le travail est le père social de toute richesse, la nature en est la mère. Mais tout comme la force de travail, la nature ne peut être exploitée à l’infini. Si la force de travail a un coût pour le patronat, la nature peut-elle être évaluée comme une marchandise ayant un prix ? N’est-ce pas devenu écologiquement insoutenable ?

Bernard Friot est professeur émérite à l’Université

Paris-Ouest Nanterre, cofondateur (du réseau salarial) et de (l’Institut européen du salariat). Il est l’auteur de L’enjeu des retraites (2010), Puissances du salariat (2012), l’enjeu du salaire (2012).
Dans émanciper le travail (2014), B. Friot propose un changement de paradigme radical mais réaliste : au lieu de fiscaliser par l’impôt, il s’agit de généraliser à l’ensemble du PIB le modèle de la cotisation sociale inventé à la Libération : affecter à toute personne un salaire à vie de 16 à 18 ans jusqu’à sa mort, indexé sur sa qualification en lui conférant un statut de co-propriétaire et de décideur politique dans toute entreprise publique ou privée : ce commun sera financé par une caisse d’investissement et pourra emprunter à taux zéro. Il s’agir d’abolir le patronat et non pas le salariat qui sera libéré de la contrainte.

Jean-Marie Harribey et Bernard Friot vont donc débattre avec nous :

* Comment distinguer le travail concret du travail abstrait dont parle Marx ?
* Si la nature est inestimable, est-il moral de chercher à la transformer en marchandise qui a un prix ?
* En voulant donner un prix à tout et affirmer que rien n’a de valeur, le libéral n’est-il pas cynique ?
* La valeur économique peut-elle être instituée par une décision politique, autrement que par l’échange ?
* Que penser de l’analyse (la Grande dévalorisation) du groupe Krisis (Ernst Lohoff et Norbert Trenkle) pour qui la crise systémique actuelle résulte de la robolution qui évince la force de travail vivante hors de la production : ceci entraine une dévalorisation du capital au sein des acteurs de l’économie réelle, lesquels ne peuvent retrouver leurs taux de profit que par la capture anticipée de valeur future (le crédit) ou par la spéculation (capital fictif).