Atelier-débat : "Emancipation et pensée du complexe"
Article mis en ligne le 27 février 2017

par Universite Populaire Toulouse

Espaces Marx vous invite à participer à l’atelier-débat animé par Nicolas Borot (chercheur CNRS-INSERM) avec la participation de Janine Guespin (biologiste, professeur honoraire de l’Université de Rouen), le mardi 14 mars à 20H30 à la Maison des Associations, 3, place Guy Hersant, Toulouse.

L’hégémonie de l’idéologie dominante du néolibéralisme tend à paralyser toute forme de contestation tant elle est multiforme. Les idées qu’elle distille s’appuient sur des pratiques mais aussi sur des manières de penser appelées parfois le sens commun. Marx en avait déjà saisi la nocivité puisqu’il avait travaillé à une dialectique matérialiste permettant de cerner les métamorphoses de la valeur Capital, afin de chercher à le dépasser.
Or, de récents développements des sciences de la nature comme des sciences de l’homme et de la société, apportent des éléments nouveaux d’où émerge une pensée utile à la fois pour penser (et transformer) un monde devenu plus complexe et pour mieux appréhender la méthode dialectique et l’enrichir. C’est la pensée dialectique du complexe.
Nées d’une convergence entre les avancées scientifiques et les progrès techniques de la révolution informationnelle, ces diverses sciences du complexe ne sont pas unifiées, mais forment une mouvance multiforme. Elles ont fait toutefois émerger un certain nombre de concepts qui représentent une profonde révolution conceptuelle et scientifique que l’auteure appelle la révolution du complexe (terme que l’auteure préfère à complexité).
On verra comment ces concepts rompent à bien des égards avec les paradigmes ayant cours dans presque toutes les disciplines scientifiques (et bien au delà !) et en quoi ils rejoignent la dialectique matérialiste, dont ils peuvent se nourrir et qu’ils ont même vocation à enrichir.
 

Janine Guespin a travaillé sur l’utilisation de la dynamique des systèmes non-linéaires en biologie puis a noué des collaborations interdisciplinaires avec des physiciens et des bio-informaticiens dans le cadre du programme épigénétique du génopole d’Evry. Elle a aussi coordonné un groupe de travail sur le complexe avec des chercheurs, autour du philosophe Lucien Sève, dans le cadre de l’association Espaces-Marx. Elle a publié en copyleft son livre virtuel "La révolution du complexe" (http://www.revolutionducomplexe.fr) où elle propose que les évolutions scientifiques actuelles conduisent à une révolution conceptuelle, y compris bien au-delà des sciences. Cette pensée dialectique du complexe s’oppose (tout en l’englobant) à la forme de pensée linéaire et cartésien (les effets sont toujours proportionnels aux causes), statique (le TINA de M. Thatcher) et simplificatrice (les exemples ne manquent pas) sur laquelle s’appuient l’idéologie et l’épistémologie dominantes. Nombreux sont les obstacles qui freinent son développement !