Union Départementale CGT de la Haute Garonne
Proche-Orient
Inquiétude et solidarité
Ebru FIRAT, jeune française d’origine Kurde de 25 ans a été arrêtée par la police le 8 septembre 2016 à l’aéroport d’Istanbul alors qu’elle rentrait chez elle, à Toulouse. Son crime est d’avoir combattu Daesh au Rojava Syrien. En novembre, elle a été condamnée par le régime Turc à cinq ans de prison.
Nombre d’entre nous regardons avec inquiétude la situation de guerre en Syrie et les atteintes terrifiantes de DAESH aux droits humains. Face à ce désastre, Ebru a souhaité aller plus loin. Avec courage, elle est partie soutenir le peuple Kurde qui est la première victime des atrocités de l’Etat Islamique et qui est aussi en première ligne pour le combattre, le défaire comme à Kobané, et construire un modèle alternatif basé sur la liberté, la démocratie, le partage des richesses et le progrès social.
Mais la crise provoquée par l’Etat islamique a paradoxalement relancé la question du Kurdistan et des frontières étatiques non seulement en Syrie et en Irak mais également en Turquie.
Pour les régimes en place et notamment celui d’Erdogan, cette situation est inadmissible et Ebru FIRAT comme des milliers d’autres en est la cible.
Certes la Turquie reste un allié des Etats-Unis et de l’UE mais il existe une complaisance bien réelle de ce régime envers l’E.I. dont les kurdes et ceux qui les soutiennent font les frais.
Le durcissement du régime d’Erdogan depuis 6 mois, à la faveur du coup d’état manqué par une poignée de militaires, favorise une justice d’exception qui s’acharne injustement sur Ebru FIRA.
Rappelons que plus de 120000 civils essentiellement des fonctionnaires, des enseignants, des universitaires, des journalistes, des syndicalistes ont été licenciés ou suspendus de leur emploi. Quelque 35000 citoyens ont été arrêtés ou placés en détention. Amnesty International fait état de tortures.
De nombreuses agences de presse, revues et journaux ont été interdits, les membres élus du parti de l’opposition parlementaire ont été arrêtés, les libertés d’expression, de réunions syndicales demeurent prohibées. La Turquie bascule dans la dictature et de simples travailleurs peuvent être inquiétés, arrêtés, torturés uniquement sur la base de leur origine ethnique, de leur opinion politique ou syndicale, de leur engagement militant pour les droits des femmes.
L’Union Départementale Cgt de la Haute Garonne condamne la multiplication des violations des libertés et des droits fondamentaux partout au proche Orient et en appelle à la solidarité internationale des travailleurs. Le rétablissement de la paix, de l’État de droit, de la démocratie, de la justice sont des impératifs incontournables.
L’Union Départementale Cgt de la Haute Garonne exprime ses plus vives préoccupations face aux dérives du régime d’Erdogan, elle invite les syndicats Cgt et leurs syndiqués à participer aux initiatives pour le rétablissement de la démocratie et pour le retour à Toulouse de Ebru FIRAT.
Pétition : https://www.change.org/p/jean-marc-ayrault-liberté-pour-ebru-firat
Toulouse le 19 janvier 2017