Ils ont été – et sont toujours – de la plupart des grands combats qui ont agité la scène politico-judiciaire nationale, s’attirant, au-delà des divergences politiques, le respect de leurs confrères et des observateurs.
Dans l’Après-68, les avocats toulousains Marie-Christine et Christian Etelin, ont été les défenseurs tour à tour des anarchistes catalans, des militants d’Action Directe, du grand banditisme – Jacques Mesrine, Francis le Belge, Charlie Bauer, voyou révolutionnaire, Bruno Sulak, le braqueur ami des lettres –, de José Bové démonteur de McDo et briseur d’OGM, du monde paysan…

Des barricades étudiantes à la désobéissance civile, du braquage de banque à la révolte des prisons, de la délinquance des cités aux affaires de viol, du port du voile au terrorisme assassin avec le djihadiste Mohamed Merah…
La liste des affaires traitées par ce couple qui était très lié par ailleurs au philosophe Michel Foucault, illustre à elle seule l’histoire récente d’une France plutôt mal à l’aise quand il s’agit d’affronter ses contradictions politique et sociétale.
Mais entre les lignes de cet ouvrage retraçant ces affaires, on peut aussi lire un éloge de la démocratie à travers l’hommage implicite rendu à certains magistrats n’ayant jamais fait passer leurs convictions avant le respect du droit et de la défense.
Avocats de leur époque, ils en dressent en même temps un portrait sans concession mais plaçant sans cesse le droit au coeur de leurs défenses de préférence aux effets de manche.

Le journaliste Gilbert Laval qui fut pendant trente ans un observateur attentif de l’actualité toulousaine, régionale et nationale pour le quotidien Libération, a recueilli ce témoignage exceptionnel. Il le livre avec distance, retraçant avec justesse et honnêteté
l’itinéraire de ce couple hors norme, profondément humaniste, dont l’influence s’est faite sentir jusque dans l’établissement même du droit de notre pays.