Conférence-débat : " La fin du Monde Humain"
Quand l’écologie politique rencontre la sociologie et la philosophie
Article mis en ligne le 18 janvier 2016

par Marsanay

L’Université Populaire Toulouse invite Pierre Montebello et Aline Wiame pour une soirée débat mercredi 24 février à 20h30 au Bijou, dans le cadre de notre cycle Ecologie & Politique.
Pierre Montebello pour son dernier ouvrage "Métaphysiques Cosmomorphes ,La Fin du Monde Humain" et Aline Wiame pour ses travaux autour de l’anthropocène.

Cette soirée débat ainsi que celle de Jean Baptiste Comby " La question climatique ,Genèse et dépolitisation d’un problème public" clôturera notre cycle ,en effet nous écrivions "Notre projet, avec d’autres, est d’élaborer un projet d’émancipation de l’humanité vis à vis de toutes les formes d’oppression. Un projet d’émancipation prenant en compte une nouvelle relation avec la nature, l’environnement et la planète."
Ces deux ouvrages, avec des champs différents,la sociologie et la philosophie contribuent à ouvrir des pistes pour penser autrement.

La fin du « Monde Humain » ?

L’homme a trop longtemps été pensé comme une exception dans la nature. L’anthropocène est encore une pensée trop humaniste, trop centrée sur l’humain (l’anthropos). La vraie question est de savoir si nous saurons recomposer un nouveau monde prenant en compte toutes les relations terrestres sans lesquelles l’homme n’est rien.
C’est ce changement de cap que l’on voit poindre de la philosophie à l’anthropologie,de la sociologie à l’esthétique.
La fin du monde humain ne veut pas dire la fin de l’homme, mais le retrait de la place centrale que celui-ci occupait au sein de l’ensemble des savoirs. Plus que jamais, prendre en compte notre rapport à la Terre et au Cosmos est devenu nécessaire. Dans de nombreux domaines (anthropologie, sociologie, esthétique, droit, politique, etc.) des vues cosmomorphes se substituent aux vieux schémas anthropomorphes. L’homme doit se penser à l’intérieur de mondes infiniment plus larges et complexes que lui. Nous sommes entrés dans une nouvelle période géo-cosmique qui excentre l’homme de son monde. Plus que l’existence dans son monde, c’est sa consistance dans d’autres mondes qui est en jeu. Nos nouveaux problèmes sont des problèmes de consistance.
En quoi consistent les rapports esthétiques, politiques, ontologiques qui nous permettent de penser la relation de l’homme aux autres êtres ?
Quel nouveau statut advient à l’homme dès lors qu’il tient compte des relations terrestres dont il dépend, si lui est redonné le sens de la Terre et du Cosmos ?
Comment redistribuer sur les non humains une dignité d’être sans laquelle l’homme lui-même finira par s’effacer ?

Pierre Montebello est Professeur de philosophie à l’Université Toulouse 2, Métaphysiques cosmomorphes - La fin du monde humain est son dernier ouvrage .
Aline Wiame est Chargée de recherche F.R.S.-FNRS à l’Université Libre de Bruxelles.
Tous deux ont travaillé autour des thèmes de l’anthropocène, et participé à des Workshops avec Bruno Latour.