Passé le choc de 2007-2008 au cours duquel les États européens avaient été contraints d’engager des mesures de soutien à l’activité économique pour éviter que l’effondrement financier ne se traduise en effondrement économique, les États européens ont adopté, depuis 2010, un nouveau tournant de la rigueur.
Après 5 ans de mesures d’austérité plus ou moins marquée selon les pays, quel bilan peut-on dresser de ces politiques en matière de croissance, d’emploi et de réduction des déficits publics ? Le plan d’investissement du nouveau Président de la Commission Européenne, Jean-Claude Juncker, et la politique monétaire de Quantitative Easing annoncée par le gouverneur de la Banque Centrale Européenne, Mario Draghi, constituent-ils réellement une réorientation des politiques européennes ? L’Europe est-elle victime du syndrome thatchérien TINA (There Is No Alternative), faisant de l’austérité un horizon indépassable pour les dirigeants européens, ou ne peut-on pas concevoir des alternatives économiques en faveur des peuples européens ?

Mireille Bruyère, Maître de conférences en économie à l’université de Toulouse 2, est aussi membre des Économistes Atterrés et du conseil scientifique d’ATTAC. Ses travaux portent sur l’emploi et le travail. Elle est membre du Laboratoire CERTOP-CNRS (Centre d’Etude et de Recherche Travail Organisation Pouvoir).

Membre des Économistes Atterrés, Thomas DALLERY est Maître de conférences à l’Université du Littoral Côte d’Opale (Dunkerque). Au sein du laboratoire Clersé (Centre Lillois d’Études et de Recherches en Sociologie et en Économie), il conduit ses recherches sur le capitalisme financiarisé et la soutenabilité des dettes publiques.