Ce communiqué du 26 décembre 1995, de SUD PTT, pourrait prêter aujourd’hui à sourire. La grève touchait à la fin, la colère était immense. Nous avions conscience d’avoir stopper au moins provisoirement la course folle du gouvernement Juppé sur les retraites. Nous savions aussi que ce dernier travaillait pendant les grèves, à la privatisation de France Télécom et là nous étions en mauvaise posture.
Qu’elle ne fut pas notre surprise, notre colère de voir sur le maillot des joueurs du Stade Toulousain le logo de France Télécom. Il ne s’agissait pas d’un geste anodin, d’une simple réclame mais bien d’une marchandisation d’un grand service public. Un geste politique fort qui accompagnait les efforts du PDG de France Télécom d’alors : Michel BON, pour préparer l’entrée en bourse de France Télécom.
Nous n’avions pas su ou pu durant le conflit des retraites nous appuyer sur la puissante mobilisation des agents contre la réforme des retraites pour ouvrir un autre front de lutte contre la privatisation de France Télécom. Mais l’utilisation de la formidable machine populaire qu’était et est toujours, le Stade Toulousain n’allait pas s’arrêter la !
Quelques mois après nous avons vu dans les locaux de la Direction Régionale de France Télécom , l’attribution de bureaux à des CDD de luxe ! Michalak …entre autre Ils n’étaient pas là pour planter des poteaux téléphoniques mais pour promouvoir les produits France Télécom, les téléphones portables en particulier !
Interrogée à plusieurs reprise par les syndicats sur le coût de telles opérations, combien étaient rémunérés les rugbymans jamais nous n’ avons eu de réponses. Sponsoriser le stade toulousain était une idée géniale pour les dirigeants de France Télécom. La ville vibrait pour son équipe pourquoi ne pas faire profiter de cette osmose à l’entreprise ?
Le marché devait être juteux car le sponsoring dure toujours. Les multiples suicides qu’a connu l’entreprise n’ont pas altéré ce beau mariage. Bien des fois les sportifs ont pris des positions intelligentes contre la violence…dans les stades et c’est bien. Mais la violence a lieu aussi dans les bureaux de l’entreprise …dont le logo figure sur le maillot !
Gilles DA RÉ
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