Cinéma-débat : " In the air"
Article mis en ligne le 5 janvier 2015

par Universite Populaire Toulouse

NON À LA PRIVATISATION DE L’AÉROPORT DE TOULOUSE-BLAGNAC !
Lundi 19 janvier à 20h à UTOPIA Tournefeuille, projection unique suivie d’un débat avec les collectifs CCNAAT et Francazal, autour du projet de privatisation de Toulouse Blagnac.

IN THE AIR

(UP IN THE AIR) Jason REITMAN - USA 2009 1h49mn VOSTF - avec Georges Clooney, Anna Kendrick, Vera Farmiga, Jason Bateman, Danny McBride, Melanie Lynskey... Scénario de Jason Reitman et Sheldon Turner, d’après le roman de Walter Kirn.

Ryan Bingham est un sale type. Et ce n’est certainement pas parce qu’il est canon comme Georges Clooney qu’il faudrait lui pardonner d’exercer un job aussi détestable : Ryan Bingham est « consultant en transition professionnelle », ce qui en langage patron signifie que c’est lui qui vient annoncer aux salariés qu’ils sont virés. Depuis toutes ces années, il est passé maître dans l’art de l’annonce du licenciement. Il n’a à gérer ni l’avant, ni l’après, il est juste l’oiseau de malheur, le gars qui brise en quelques mots des vies de labeur, de dévouement à l’entreprise… en enrobant la pilule amère d’un nappage de mots sucrés et rassurants : rebond, opportunité, changement d’orientation…
Quand il a terminé sa journée de travail, il rentre dans son quatre étoiles ; ou gagne directement l’aéroport d’où il s’envolera à l’autre bout du pays pour une nouvelle session de licenciements. Il n’a pas d’attache, pas d’amis, pas de chez lui mais il a un smartphone, un agenda électronique, une carte de crédit gold et surtout un rêve qui lui ressemble : obtenir suffisamment de miles pour posséder la carte de fidélité en plaqué or de sa compagnie aérienne de prédilection.

Autant dire que c’est la cata quand on lui annonce que va être mise en place une nouvelle méthode de travail par vidéo conférence interactive, histoire de supprimer le coût des trajets en avion. Fini les salons vip, la business class, retour au bureau, devant un écran d’ordinateur, comme tous ces pauvres bougres à qui il a annoncé qu’ils étaient saqués…
On adore détester ce type qui ne se pose pas trop de questions et dont le but dans la vie semble être la collection ridicule et compulsive de miles aériens. Fidèle à l’esprit qui régnait dans Thank You for smoking, Juno, et Men women and children, Jason Reitman tire le portrait d’une Amérique tournée vers le seul Dieu profit, où les plus faibles n’ont qu’à rester sur le carreau. C’est aussi un monde de technologie complètement absurde où l’humain n’a plus sa place, un monde où les conflits sociaux sont sous-traités par des consultants, où les travailleurs sont des chiffres dans des colonnes. Mais rassurez-vous, le film ne sombre pas dans le cynisme, et les circonstances vont ramener notre wonder Ryan à une appréciation plus saine du sens de la vie…

Le Collectif Contre les Nuisances Aériennes de l’Agglomération Toulousaine (CCNAAT) qui regroupe près de 15 quinze comités de quartier de Toulouse et communes survolées a été officiellement créé en 1998. Il a pour objectif la lutte contre les nuisances aériennes sonores et atmosphériques de l’aéroport de Toulouse-Blagnac, le plus urbain de France avec Orly, situé à quelques kilomètres du centre de la ville de Toulouse. Plus de 100 000 habitants sont touchés par les nuisances aériennes, auxquels s’ajoutent les milliers de personnes fréquentant les pôles santé, scolaires et universitaires survolés à basse altitude. La situation s’aggrave avec la montée en puissance de l’Oncopole, le nouveau pôle santé construit aux portes Sud de Toulouse, dans l’axe des pistes de l’aéroport et qui depuis avril 2014 accueille ses premiers malades. La même année, ce sont plus de 1500 personnels soignants ou logisticiens qui se mettent en place sur ce site. L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et le Ministère de la Santé français ont fixé des seuils de bruit au-delà desquels la santé humaine est durablement affectée. A Toulouse, ces seuils sont tous dépassés avec le trafic actuel. Rappelons également que l’usine Safran Héraklès, de type Seveso II, est survolée par plus de150 avions par jour à basse altitude. Alors l’annonce de la privatisation de la gestion de l’aéroport et de son rachat par Symbiose, qui souhaite développer un « hub » avec triplement du trafic, a mis le feu aux poudres. Les révélations de l’Express et de Mediapart ont ouvert les yeux des citoyens.
Entretien avec Christian Gutierrez membre du CCNAAT

Le Collectif Francazal, créé en 2009, lors de la dissolution de la base aérienne 101, regroupe les habitants d’une dizaine de communes survolées par les avions de Francazal. Il a comme but principal la fermeture définitive de la piste de Francazal et, en attendant, il combat l’extension des nuisances de l’aéroport. Depuis l’origine, il dénonce la création d’un 2e aéroport, inutile et nuisible, au sein de l’agglomération toulousaine, dans un secteur entièrement urbanisé et estime que, tôt ou tard, Francazal va devenir une piste de délestage de Blagnac. Aujourd’hui, avec le projet des acquéreurs de l’aéroport de Blagnac, qui est de tripler le nombre de passagers, ses prédictions - que l’on qualifiait de fantaisistes - sont sur le point de devenir réalité, d’autant plus que l’opérateur opérationnel des deux plates-formes serait une seule et même société : SNC Lavalin.