La très préoccupante dégradation du climat politique impose un ressaisissement des citoyens et de leurs organisations progressistes, qui sont enlisées dans trop d’échecs depuis trente ans.

Pas besoin de chercher midi à quatorze heures pour retrouver la dynamique des décennies portées par les conquêtes de 1945. Il faut s’appuyer sur elles pour les pousser plus loin :

• Pousser plus loin le statut de la fonction publique et les acquis des conventions collectives en généralisant le salaire à vie pour tous, en qualifiant les personnes et non plus les postes de travail.
• Pousser plus loin la démocratie sociale de 1945-1960 et le financement de l’investissement hospitalier des années 60, sans en appeler au marché des capitaux.
• Pousser plus loin en généralisant la propriété d’usage de toutes les entreprises par leurs salariés et leurs usagers, en créant une cotisation économique qui subventionnera l’investissement sans propriété lucrative.

Les acquis de la classe ouvrière ne sont pas comme la pile Wonder !

Ils ne s’usent que si on ne s’en sert pas.

Dans Émanciper le travail, Bernard Friot s’entretient avec un militant pour explorer les possibles dont sont porteuses les conquêtes ouvrières et les chemins concrets de leur généralisation aujourd’hui.

Bernard Friot est un sociologue et économiste, professeur émérite à l’université Paris Ouest Nanterre La Défense (Paris X). Il anime l’Institut européen du salariat et l’association d’éducation populaire Réseau Salariat, qui promeut l’idée d’un « salaire à vie » pour tous, une proposition alternative au revenu de base, idée que Friot dénonce comme étant « la roue de secours du capitalisme ».
Ses recherches portent sur la sociologie du salariat et la comparaison des systèmes de protection sociale en Europe. Ses travaux ont également porté sur les retraites, allant à l’encontre des réformes proposées par le gouvernement en 2010.