Conférence-débat : "Bruno Latour : l’écologie, au-delà de la lutte des classes ?"
Article mis en ligne le 24 octobre 2022
dernière modification le 25 octobre 2022

par Universite Populaire Toulouse

A l’initiative de la Fondation Copernic 31 et de l’Université Populaire de Toulouse.
Présentation des thèses de Bruno Latour pendant 40 minutes par Aline Wiame et Pierre Montebello (tous deux de l’Université Jean-Jaurès), suivie d’un débat avec la salle.

B.Latour a été présenté lors de sa disparition comme « le penseur du Nouveau Régime climatique », la « figure de la pensée écologiste », « le théoricien de l’écologie », le « penseur de la crise climatique »… Mais quelles ont été exactement ses propositions concernant l’écologie et la crise climatique ? Nous nous proposons de revenir sur celles-ci et d’en débattre. La sociologie de B.Latour a engendré beaucoup d’incompréhensions alors qu’elle tentait seulement de prendre en compte toutes les données d’un débat complexe sans jamais se réfugier dans une idéologie quelconque ou une théorie générale.

Ce qui comptait pour lui, c’est d’identifier les pratiques collectives des Modernes, la multiplicité de ces pratiques, leurs modes d’être privilégiés, mais aussi leurs impasses et leurs contradictions afin que ceux-ci puissent affronter avec tous les autres peuples concernés la crise qui est déjà là, et prendre en charge ce nouvel acteur de tous nos systèmes : la Terre. De nouvelles questions émergent nécessairement : comment cette attention au terrestre compose-t-elle avec la lutte de classes ? Quelle serait la place exacte d’une nouvelle classe écologique ou de nouvelles classes géo-sociales ?

Source Wikipédia

Bruno Latour, né le 22 juin 1947 à Beaune et mort le 9 octobre 2022 à Paris4, est un sociologue, anthropologue, théologien et philosophe des sciences français.

Après avoir été assistant de Jean-Jacques Salomon au CNAM, puis avoir enseigné à l’École des mines de Paris, de 1982 à 2006, il devient en septembre 2006 professeur à l’Institut d’études politiques de Paris. En septembre 2007, il devient directeur scientifique et directeur adjoint de Sciences-Po. En 2009, il participe à la création du médialab. En 2010, il initie, au sein de Sciences-Po, le programme d’expérimentation en arts et politique (SPEAP).

Connu pour ses travaux en sociologie des sciences, il a mené des enquêtes de terrain où il observe des scientifiques au travail et décrit le processus de recherche scientifique d’abord comme une construction sociale. Il a également mis en cause l’exclusivité des matériaux « sociaux » dans la « construction » des faits scientifiques, abandonnant le constructivisme social pour une théorie plus large de l’acteur-réseau. En 2007, Bruno Latour est classé parmi les dix chercheurs les plus cités en sciences humaines. Il jouit d’une certaine notoriété dans le monde académique anglophone, où une journaliste l’a une fois décrit comme « le plus célèbre et le plus incompris des philosophes français ».

Ses ouvrages les plus connus sont La Vie de laboratoire (1979), La Science en action (1987), Nous n’avons jamais été modernes (1991) et Politiques de la nature (1999). Parmi ses principales influences, on peut mentionner William James, Ludwik Fleck, Alfred North Whitehead, Michel Serres, Harold Garfinkel (ethnométhodologie), David Bloor, Gilles Deleuze, Gabriel Tarde, Isabelle Stengers… Bruno Latour fut membre du comité d’orientation de la revue Cosmopolitiques.