Conférence -débat : " La guerre sociale en France "
Article mis en ligne le 15 octobre 2019

par Universite Populaire Toulouse

L’Université Populaire de Toulouse et la librairie Terra Nova invitent Romaric Godin le mardi 19 novembre à 20H30 au Bijou, 123 avenue de Muret, Toulouse.

Romaric Godin, journaliste, a été correspondant en Allemagne puis rédacteur en chef adjoint du service macroéconomie de La Tribune. En 2017, il a rejoint la rédaction de Mediapart, où il couvre notamment l’économie française.

Aux sources économiques de la démocratie autoritaire

La tentation d’un pouvoir autoritaire dans la France de 2019 trouve ses racines dans le projet économique du candidat Macron.
Depuis des décennies, la pensée néolibérale mène une guerre larvée contre le modèle social français de l’après-guerre. La résistance d’une population refusant des politiques en faveur du capital a abouti à un modèle mixte, intégrant des éléments néolibéraux plus modérés qu’ailleurs, et au maintien de plus en plus précaire d’un compromis social. À partir de la crise de 2008, l’offensive néolibérale s’est radicalisée, dans un rejet complet de tout équilibre.

Emmanuel Macron apparaît alors comme l’homme de la revanche d’un capitalisme français qui jadis a combattu et vaincu le travail, avec l’appui de l’État, mais qui a dû accepter la médiation publique pour « civiliser » la lutte de classes. Arrivé au pouvoir sans disposer d’une adhésion majoritaire à un programme qui renverse cet équilibre historique, le Président fait face à des oppositions hétéroclites mais qui toutes rejettent son projet néolibéral, largement à contretemps des enjeux de l’époque. Le pouvoir n’a ainsi d’autre solution que de durcir la démocratie par un excès d’autorité. Selon une méthode classique du néolibéralisme : de l’épuisement de la société doit provenir son obéissance.