Conference-débat autour du N°71 de la revue Mouvements : Qui veut la peau de la recherche publique ?
Article mis en ligne le 27 janvier 2013

par Universite Populaire Toulouse

L’Université Populaire de Toulouse invite Chloé Renaud le mercredi 20 février à 20H30 au Bijou, pour une conférence-débat autour du N° 71 de la revue Mouvements.

numéro Mouvements 71

Qui veut la peau de la recherche publique ?

Depuis plusieurs années, une idée revient régulièrement parmi les responsables politiques et les grands commis de l’État : les établissements publics de recherche, du fait d’être à la fois agences de moyen et d’évaluation, ne seraient pas en mesure d’organiser une recherche « réellement » compétitive. Ni capables d’inciter les cher-cheurs à travailler suffisamment pour permettre à la France de participer à la « bataille pour l’intelligence ». Cette idée sonne comme un écho à un cliché communément véhiculé dans différentes parties de l’espace social : le système public français est inadapté aux conditions requises par la concurrence internationale, en partie parce que ses « serviteurs » ne sont pas suffisamment « performants ».

Ces discours et les dispositifs pratiques visant à transformer les mondes du travail au sein de la recherche publique sont révélateurs d’enjeux extrêmement importants sur au moins trois plans. D’abord, ils traduisent la manière dont les gouvernants perçoivent le lien entre recherche et politique : qui décide – et pour quoi ? – des moyens et des buts des sciences ? Ensuite, ils renseignent sur la manière de mener les changements souhaités. À cet égard, l’étude de la recherche publique offre l’occasion de se pencher sur les effets de processus initiés depuis plusieurs années dans le cadre de ce que l’on a nommé la « modernisation » puis la « réforme » de l’État. Enfin, ils éclairent d’une manière crue les dynamiques santé/travail vécues par beaucoup de fonctionnaires (et de salariés du privé) : dans quelle mesure le management top/down peut-il ne pas provoquer des réorganisations ratées, une déstabilisation des collectifs, une baisse de la qualité du travail et une multiplication des altérations de la santé des travailleurs ?

.....http://www.mouvements.info/Qui-veut-la-peau-de-la-recherche,635.html

Chloé Renaud est doctorante en Sociologie, rattachée au Centre Emile Durkheim (Université de Bordeaux), elle s’intéresse aux rapports entre Science-Industrie et Pouvoir Publics. L’article intitulé « Emergence de la recherche contractuelle : vers une redéfinition du travail des chercheurs ? » est publié dans le n°71 de la Revue Mouvements.