La filière aéronautique ne se porte pas si bien qu’on ne le croit dans le Sud-Ouest. Pour réduire le coût de la main d’oeuvre, les sous-traitants d’Airbus délocalisent de plus en plus leur activité. Entre 2013 et 2016, la part de la production réalisée à l’étranger est ainsi passée de 26 à 39%, selon les chiffres obtenus par Mediacités.
Bulgarie, République tchèque, Tunisie, Maroc, Mexique… Près des deux-tiers des salariés de Latécoère, société dont le siège social est à Toulouse comptant parmi les sous-traitants d’Airbus, travaillent à l’étranger ! En 2017, l’équipementier aéronautique employait 4451 salariés dans dix pays : 2884 à l’étranger et 1567 en France… Par rapport à 2015, l’entreprise compte 421 salariés de plus à l’étranger et 127 de moins dans l’Hexagone. « Depuis 2010, on observe une accélération des délocalisations. Dans le même temps, un plan social enclenché en 2016 a détruit 200 emplois qui ne sont pas entièrement compensés par l’ouverture de la nouvelle usine de Montredon », déplore Florent Coste, délégué syndical CGT chez Latécoère. « Les carnets de commande sont toujours remplis, alors l’emploi du secteur continue de progresser dans la région [+2,6% de créations d’emploi en 2016 par rapport à 2015, NDLR] mais ce sont les pays du Maghreb et d’Europe de l’Est qui profitent le plus de cette dynamique », remarque un expert d’un cabinet de conseil de la Ville rose.