Conférence-débat : " Alexandra Kollontaï, la Révolution, le féminisme, l’amour et la liberté "
Article mis en ligne le 31 janvier 2018

par Universite Populaire Toulouse

Espaces Marx ; les Amis du Monde Diplomatique, ATTAC et l’Université Populaire de Toulouse invitent Patricia Latour le mercredi 7 mars à 20H30, Bourse du Travail, place Saint Sernin, Toulouse.

Alexandra Kollontaï, un nom aujourd’hui un peu oublié. Cette femme politique russe puis soviétique a pourtant beaucoup contribué aux nombreux débats sur le féminisme engagés depuis le début du siècle. Dans les années soixante-dix, au moment où le féminisme en France est au plus fort, ses textes sont publiés en français, presque introuvables à présent. Cette femme élégante au port aristocratique ne cessera toute sa vie de se battre et d’intervenir pour la libération des femmes et développera l’idée de « l’amour-camaraderie ».

Ses théories sur la morale sexuelle et l’amour libre, sa vie amoureuse mouvementée apporteront de l’eau aux moulins de ses détracteurs qui la qualiferont de débauchée. Ses conférences sur la libération des femmes, données en 1921 à l’université Sverdlov, sont éclairantes à plus d’un titre sur le féminisme, l’amour mais aussi l’importance de la place des femmes dans la Révolution. Mais Alexandra Kollontaï a plus d’une corde à son arc. Ses textes pour « l’opposition ouvrière », ses interventions en tant que diplomate habile, sa connaissance du mouvement ouvrier fnlandais et russe en font une femme politique à part entière. Elle s’essaie même à la littérature.

Ce choix de textes embrasse les multiples facettes de cette femme au destin exceptionnel. Décriée et adulée en son temps, son élégance légendaire se retrouve dans son écriture. Au moment du centième anniversaire de la Révolution d’Octobre, cet ouvrage apporte un éclairage particulier sur ce grand moment qui a marqué le xxe siècle et sur l’histoire du féminisme.

Biographie

Alexandra Mikhaïlovana Kollontaï est née en 1872 à Saint-Pétersbourg. Issue de l’aristocratie russe, elle s’arme comme marxiste dès 1898 et se lie avec Lénine, Rosa Luxemburg ou Paul Lafargue dont elle prononce l’éloge funèbre en 1911. D’abord menchevik, elle participe à la révolution de 1905. Opposée à la première Guerre mondiale, elle se rallie aux bolcheviks en 1915. Partie prenante de la Révolution d’Octobre en 1917, elle est nommée Commissaire du peuple à l’assistance publique du gouvernement des Soviets devenant ainsi la première femme ministre de l’histoire. Le droit de vote des femmes, le droit à l’avortement, le droit au divorce, un salaire égal entre hommes et femmes, les congés maternités. Autant de droits à mettre en grande partie à son actif. Elle crée en 1920 « l’opposition ouvrière » (dissoute en 1921) au sein du parti bolchévik pour réclamer plus de démocratie au sein du gouvernement des soviets. En 1923, elle devient la première femme ambassadrice, elle est nommée en Norvège. Elle assumera ses fonctions diplomatiques dans différents pays jusqu’en 1945 et échappera, contrairement à la plupart de ses camarades, aux purges staliniennes. Elle meurt le 9 mars 1952 à Moscou.